La consommation locale et responsable prenant de plus en plus d’importance au Québec, au grand bonheur de notre planète, il s’impose de trouver des solutions de rechange à l’agriculture dite traditionnelle. Et si la culture verticale était une solution pour nourrir ses habitants en quantité suffisante avec des aliments sains, locaux et abordables?
Ce type de culture permet de produire un maximum de nourriture dans un minimum d’espace en superposant des plateaux sur lesquels poussent des plantes. Ces étagères verticales sont ordonnées dans des fermes closes où la température, la luminosité et l’humidité sont parfaitement contrôlées.
Des centaines d’espèces de légumes, de fruits, de champignons et d’aromates peuvent y être cultivées en quantités plus importantes que dans les serres (jusqu’à 10 fois plus) et les champs (jusqu’à 100 fois plus). Le concept semble très moderne, en comparaison aux champs de salades et de patates en terre qu’on a toujours connus! Or ses bénéfices ne s’arrêtent pas à ses capacités de rendement : ce type de culture offre aussi des solutions durables aux défis environnementaux que rencontre l’agriculture traditionnelle.
Des économies d’eau et d’énergie
En concentrant leurs plantations dans un espace optimisé, les fermes verticales consomment moins d’eau et d’énergie. En fait, la majorité de ces cultures optent pour l’hydroponie, une méthode qui consiste à faire pousser les plantes dans un substrat neutre (billes d’argile, sable, feutre horticole…) qui nécessite jusqu’à 95 % moins d’arrosage qu’une plantation conventionnelle en terre.
Une culture plus locale
Moins encombrantes, les fermes verticales peuvent s’établir plus près des villes, donc des consommateurs. Cette proximité réduit les frais et les délais de livraison, tout en facilitant la mise en place d’un système de traçabilité. Ces fermes contribuent aussi à une plus grande autonomie alimentaire du Québec, qui peut faire pousser ses propres aliments en toute saison plutôt que de les importer d’autres pays et continents.
Des aliments plus sains
L’environnement parfaitement contrôlé des fermes verticales permet de prévenir l’apparition de maladies et d’insectes dans les plantations. Cela permet d’éviter l’utilisation de pesticides, d’herbicides et de fongicides, des substances nocives pour l’environnement et la santé que de nombreux consommateurs ne veulent résolument plus mettre dans leur assiette.
Moins de gaspillage
La culture des aliments à l’abri des intempéries et des caprices de la météo, en particulier au Québec, où l’hiver est rigoureux, permet d’assurer un rendement constant et toute l’année. Par exemple, la Ferme d’Hiver, à Vaudreuil-Dorion, fait pousser des fraises à longueur d’année. Elle en est devenue la principale plantation verticale au Canada et vise à remplacer 10 % des importations de fraises au pays d’ici 3 ans.
Rachelle Béry soutient les fermes verticales du Québec
Pour goûter des aliments frais et locaux et constater par soi-même les prouesses de la culture verticale québécoise, il suffit de repérer l’une de ces entreprises sur les étalages des magasins Rachelle Béry : La boîte maraîchère, Ferme d’Hiver et AquaVerti. Bon appétit!
Et ailleurs dans le monde?
Aux États-Unis, l’entreprise Square Roots a eu la bonne idée de recycler d’anciens conteneurs maritimes pour y installer des plantations verticales de salade, de basilic, de coriandre et d’aneth, remplaçant ainsi presque un hectare de terres agricoles.
À Londres, la ferme Growing Underground produit environ 2 tonnes de nourriture par mois dans des tunnels souterrains qui étaient destinés à protéger la population en cas d’attaque durant la Seconde Guerre mondiale.
Au Japon, la multinationale Pasona Group a carrément instauré la culture verticale au milieu de ses bureaux! Un champ de riz de 90 m2 orne le hall d’entrée de son immeuble et des arbres fruitiers ont été plantés en guise de cloisons pour séparer les cubicules de ses employés.
Enfin, dans le monde entier, Projet Hectar vend une étagère végétale qui permet de cultiver son propre potager vertical à la maison. On peut y faire pousser 128 espèces de plantes différentes, du chou frisé aux épinards, en passant par la laitue et les haricots verts.
Le saviez-vous?
Le concept des fermes verticales a vu le jour grâce aux recherches de la NASA, qui cherchait comment les astronautes pourraient se nourrir de fruits et légumes frais dans un espace clos, restreint et avec un minimum d’eau et de substrat.