Il est essentiel pour son bien-être de pouvoir se concentrer. La concentration, c’est cette capacité qu’a le corps et l’esprit de s’allier à l’environnement ou à l’action à exercer. Autrement dit, la concentration est aussi l’aptitude à revenir vers soi-même, vers notre centre. Loin d’être statique, la concentration oscille entre équilibre et mouvement, et comme toute aptitude, elle se travaille et peut se renforcer.
De plus en plus, il semble difficile de se concentrer dans un monde ou la distraction et la stimulation sont omniprésentes. Les publicités accrocheuses abondent autant dans nos poches qu’à chaque coin de rue.
Véritable trame sonore de notre quotidien, le niveau de bruit environnemental (transport aérien, construction, etc.) est un problème de santé publique et a été révélé être un facteur dans les troubles d’apprentissage en milieu scolaire. Au fil de nos rythmes de vie effrénés, ponctués par les nombreuses notifications en provenance des réseaux sociaux, il est normal que notre concentration soit affectée.
Les suppléments ou plantes médicinales ne sont pas des produits miracles, mais ils peuvent être des alliés précieux si utilisés en complémentarité avec une bonne hygiène de vie. La concentration et les habiletés cognitives étant un sujet de recherche très prisé en ce moment, plusieurs éléments sont à prendre en considération.
Multivitamines et minéraux
Il y a plusieurs raisons de croire que les suppléments nutritionnels pourraient avoir un impact positif sur la santé mentale puisqu’un lien entre les carences nutritionnelles et la santé mentale a bien été établi. Par exemple, une carence en zinc et en folate a été retrouvée chez les gens souffrant de dépression.
Une étude randomisée sur 3 ans a démontré qu’un supplément de multivitamines et minéraux avait eu un effet bénéfique au niveau de la santé cognitive chez les adultes de manière globale en améliorant la mémoire épisodique et la fonction exécutive.
Certaines formules de multivitamines et minéraux contiennent également des plantes adaptogènes telle l’Ashwaghanda qui pourrait avoir un effet encore plus intéressant au niveau de la clarté mentale selon l’usage traditionnel.
Les oméga-3
Les oméga-3 n’ont plus à faire leur réputation. Ils ont fait leur entrée dans la sphère scientifique depuis un certain moment! Certaines études démontrent que les enfants ayant une carence en oméga-3 seraient plus à risque de trouble de la concentration. En effet, il y aurait une corrélation entre la sévérité de la carence en oméga-3 et les symptômes du TDA/H. Selon certaines études, un supplément présentant un ratio EPA/DHA de 2 pour 1 aurait un effet bénéfique sur la concentration.
Pour rappel, les sources alimentaires principales des oméga-3 sont le poisson et les fruits de mer. Pour les adultes et enfants qui consomment moins de 2 portions par semaine de ces aliments, il serait intéressant de s’informer au sujet d’un supplément en oméga-3 adapté.
Hydne hérisson
Ce champignon médicinal est étudié pour son effet sur le facteur de croissance nerveuse, qui assure la maintenance, le développement et la survie des neurones. Malgré peu d’études à ce jour, certains s’intéressent à ses possibles bienfaits sur le système nerveux et cardiovasculaire puisqu’il réduirait l’inflammation via une activité antioxydante très élevée. Quelques études suggèrent ce champignon en prévention de maladies neurodégénératives. Dossier à suivre!
En plus de ces possibles bienfaits sur la cognition, il contient des béta-glucanes. Ces dernières sont des fibres solubles bien précieuses qui nourrissent la flore intestinale (microbiote) et favorisent son équilibre. Il est maintenant reconnu qu’un lien existe entre la flore intestinale et le système nerveux. L’équilibre de l’un affecte l’équilibre de l’autre!
Hygiène de vie
Les choix alimentaires peuvent grandement influencer notre capacité à se concentrer. Il a été démontré que les additifs et les colorants artificiels pouvaient avoir un effet exacerbant sur les niveaux d’inattention et d’hyperactivité chez les enfants ayant un TDA/H ou non. Ainsi, on pense aux bonbons, aux céréales arc-en-ciel, aux pâtisseries commerciales, aux nitrites (retrouvés dans les charcuteries et viandes froides). Il est donc important de manger des aliments les moins transformés possible et de lire les étiquettes des produits que nous consommons.
Un autre facteur à ne pas négliger et à prendre en conscience: le temps d’écran et la nature du contenu consommé! Que ce soit à l’école ou au travail, le temps passé devant un ou plusieurs écrans en même temps est important. Dans une approche basée sur les habitudes de vie, il serait conseillé d’équilibrer notre temps avec des activités diverses comme la marche, le sport, le dessin et autres activités manuelles. Bref, des activités qui nous font interagir avec notre environnement réel et immédiat et qui nous permettent de vivre le moment présent et avec conscience.
Conclusion
Le sujet de la concentration et plus particulièrement de ses troubles, dont le TDA/H, est une réalité dont on entend parler de plus en plus depuis quelques années dans les médias et autour de soi.
Un rapport de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) annonçait en 2019 un accroissement constant des cas de TDA/H dans la population. Le Québec se retrouve au palmarès des provinces prescrivant le plus de psychostimulants et plus particulièrement aux moins de 18 ans.
Il est certain que les troubles de la concentration entraînent des répercussions sur le bien-être et la qualité de vie des gens. Selon des statistiques, les adultes aux prises avec un TDA/H étaient moins satisfaits de leur vie sociale, personnelle et professionnelle. Les enfants et adolescents touchés étaient 2,7x plus susceptibles d’abandonner l’école. Dans environ le tiers des cas, le TDA/H s’accompagne de troubles anxieux concomitants.
Malgré les cas qui semblent augmenter et le fort recours à la médication qui est, soit-dit en passant parfois tout-à-fait nécessaire, la bonne nouvelle est que l’importance des habitudes de vie est de plus en plus reconnue dans la gestion de ces réalités.
Josiane Landry et Catherine Turnbull, Naturopathes diplômées de l’ÉESNQ
Ecole d’enseignement supérieur de naturopathie du Québec
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